Dites donc, la manche de ce samedi ne serait-elle pas la plus belle de cette pôv saison ? Ah ben si quand même ! Jugez plutôt : un plafond à 1250 m, des thermiques pas bouffés aux mites, une brise ridicule pas méchante, un parcours tout joli et au final plus de 50% des grouillots au goal. Quel talent ce DE ! Pierre Muller avait fait les choses tout comme i faut. Voyant qu’on ne pouvait pas aller se promener au sud à cause du vent venant lécher Plateau Caillou, le gars, pas con, a décalé la zone dévolution vers la Ravine à Malheur. Du coup en vol, les concurrents ont pu apprécier la beauté de Dos d’âne, des débuts tourmentés de Mafate et aussi la plaine d’Affouche. Toutefois, chu pas sur que les premiers ont pris le temps de contempler la nature. Mathias et Clément sont partis vite, ont accéléré en milieu de course et sprinter à la fin. Derrière ces deux-là, une petite meute de poursuivants ont longtemps cru qu’ils pourraient faire la jonction, voire mieux. Mais peau de balle, pas moyen de remettre le grappin sur ces deux bon dieux d’gamins. Alors donc dans le dernier tiers de course on a, comme j’ai dit, Mathias et Clément, puis viennent un groupe composé de Ludo, Pierre Vrel, Gildas, Joël. A cinq petites minutes on trouve Karim, Gillou et Nono. Encore un peu plus loin arrivent Guillaume, Anne, Fabrice et Lucas. Tous ces concurrents claquent l’église de la Ravine à Malheur et s’en reviennent tout content vers l’avant dernière balise ( déco Bellemène). C’est à peu près à ce moment que Clément passe devant à la faveur d’un accélérateur bien calé en poulie/poulie. Le gentil kiné passe la ligne d’arrivée avec une avance de 15 secondes sur son dalon d’échappée. Les deux gars bouclent en 1h24 et des brouettes soit à la vitesse moyenne de plus de 30 Km/h. Cela en dit un peu long sur les conditions du jour. Au classement de la manche, surprise ! Mathias est premier et Clément deuxième. Comment que ça se fait que vous vous dites ? Ah ben dame ! Et les points leader alors, c’est de la roupie de sansonnet peut être ? Mathias a été plus souvent en tête lors de la course alors du coup, il marque plus de points. Ah ben c’est comme ça maintenant dans le parapente moderne ! Derrière ces deux chenapans c’est le Ludo qui prend la troisième place en 1h26’. Pas mal quand même. Et pis tout de suite sur ses talons on a l’ami Pierre Vrel en 1h27 qui se rappelle qu’il sait lui aussi aller vite quand il veut. C’est très bien mon Pierrot, on est très content de ton réussissement. Le dernier des très rapides s’appelle Gildas, il boucle en 1h28 et marque lui aussi des points qui vont bien. Et c’est pas fini, Joël Pète tout en voile Zeno grâce à un temps de 1h30 soit 6 minutes seulement après Clément, pas dégueu. Ensuite on a Gillou (1h35), Karim (1h40), Nono (1h44), Anne (2h10 et paf les cannes), Fabrice (2h26, premier en voile sport daubé)) et Lucas (2h55). Voilà pour les boucleurs, Guillaume échoue d’un rien à rejoindre le goal, la faute à la brise marine qui s’est renforcée juste pendant son passage sur la plaine, pas marrant. Voilà deuxième victoire de la saison pour le gentil Mathias, une victoire de l’attaque, du barreau et des corones. Au classement général Pierre et Manu Nico restent en tête mais ça se rapproche derrière. Ludo est désormais troisième.
La prochaine manche est prévue le dimanche 20 août, DE Francky. D’ici là écoutez un peu cette histoire. Dans le temps longtemps y’avait un gouverneur à l’île Bourbon qui était pas mal con. Un jour il décide de se faire transporter en chaise à porteur de Saint Paul à Saint Denis. A l’époque il n’y avait pas encore la route du littorale, il fallait passer par Saint Bernard. Une vingtaine d’esclaves se relaient pour se coltiner le gros con sur des chemins pas faciles. Le mec dans sa chaise n’arrête pas de houspiller les pauvres gars qui suent sang et eaux pour avancer sur ces chemins en bord de ravines. A force d’être super chiant les esclaves en ont eu ras le bol de se trimballer cette plaie. Ils l’ont balancé dans un ravin en lui disant : « vas-y vole gouverneur ». Le gars s’est fracassé en bas à mortel évidemment. Les esclaves se sont alors tous fait marrons et on ne les a plus jamais revus. C’est raison pour laquelle le bled porte aujourd’hui le nom de Ravine à Malheur. Pensez-y la prochaine fois que vous claquez cette balise. Vive la liberté !
NONOZZ