Logistique/Site

Cette formation s’est déroulée du 15 au 24 septembre dans la Région d’Ambalavao, essentiellement sur le site de Pente Ecole et petit vol de la « Femme Couchée ». Nous avons, pour nous déplacer, loué ponctuellement un taxi bé.

Pour le WE du 26, 27 Septembre , sur TANA, nous avons pu profiter de la mise à disposition de 2 4×4 prêtés par le ministre des Forces Armées.

Encadrement

  • François LAURI : BEES 2
  • Eric SALIN : BEES 1
  • Elèves moniteurs : Michel Amédé,  Ignace, Jean Claude, Herry, Mbola

Matériel

Nous avons utilisé le matériel dont avaient été dotés les clubs d’ Ambalavao et de Tananarive  + une voile (don) amenée par moi-même, ainsi que des radios et différents supports pédagogiques

Stagiaires

Les stagiaires, au nombre de 12, venaient essentiellement d’AMBALAVAO et alentours. La plupart découvraient le Parapente pour la première fois; seuls trois avaient déjà eu une initiation PE par Amedé, élève moniteur sur AMBALAVAO

Pour le stage sur TANA , les 17 élèves âgés de 17 à 22 ans, avaient déjà eu une journée de découverte avec Ignace , élève moniteur.

Déroulement et contenu

Dans la suite logique de notre formation de cadre, l’ensemble des diverses formations se sont déroulées sous la responsabilité des élèves moniteurs. Nos interventions ayant lieu lors des débriefing de fin de séance ou par recadrage lors des séances.

Les excellentes conditions nous ont permis de travailler tous les jours : les séances terrain se déroulant le matin (6 h -12 h), les après midi étant réservés aux cours théoriques destinés aux élèves moniteurs ainsi qu’à des apports pédagogiques, suivis des débriefings et cours théoriques faits par les élèves moniteurs en malgache.

L’utilisation du DVD «  Initiation au parapente » a été très intéressant et un support pédagogique essentiel pour une meilleure compréhension de tous (certains élèves étant analphabètes.)

L’excellent niveau en biplace d’AMEDEE, un élève moniteur, a permis à tous les élèves de pouvoir faire chacun un petit vol en biplace.

Sur les stages à AMBALAVAO, le temps passé en PE a permis à tous les élèves de beaucoup travailler au sol. Toutes les phases de l’apprentissage ont pu ainsi être disséquées : gonflage, temporisation,  accélération, travail sur l’axe de tangage et roulis. Notre présence et les apports donnés ont permis aux élèves moniteurs d’affiner  leur perception et attente des acquis essentiels du travail au sol. Les fins de séance, avec des brises plus soutenues, ont permis l’apprentissage du travail de face.

A l’issus du stage sur AMALAVAO, les meilleurs élèves avaient déjà pu effectuer une vingtaine de petits vols (dénivelé d’environ 50 mètres), certains ayant même atteint une autonomie au posé. Tous les autres, néanmoins, ont connu les joies du vol  guidé.

Les élèves moniteurs ont pu tourner et passer par tous les postes : de l’apprentissage au sol, du guidage radio au décollage et à l’atterrissage, au guidage palette. Nous avons particulièrement insisté, comme depuis le début de nos stages sur Madagascar, sur l’importance de la sécurité : analyse météorologique et aérologique rigoureuse, importance d’une prévol parfaite….

Un examen pratique et théorique de la partie biplace a été effectué sous la même forme et au même niveau que les qualifications biplaces de la FFVL. A donc été reçu Amédée qui est donc le premier biplaceur qualifié de Madagascar.

A l’issue de ces deux stages, un examen théorique blanc du monitorat fédéral  a aussi été effectué. Sur les 4 élèves présents, deux ont eu une excellente note, les deux autres ayant encore des lacunes. Nous avons corrigé ensemble et j’ai bien sûr insisté sur l’importance de bonnes connaissances théoriques personnelles, afin de pouvoir mener de bons cours théoriques aux stagiaires. Bien sûr, pour certains, une moins bonne connaissance de la langue française est un frein majeur, néanmoins l’entraide et le partage de connaissances devraient palier à cette difficulté….

BILAN

Pédagogique

Les excellentes conditions et le parfait déroulement de ces deux stages, nous ont permis de partager le maximum de nos connaissances aux élèves moniteurs.

Ceux ci, restent toujours  très motivés, et se sont beaucoup investis durant ces stages. Certains avaient pu au cours de l’année, organiser des formations de pilotes en PE, suivant les prérogatives que nous leur avions laissées. Notre présence sur ces stages  et la trentaine d’élèves formés leur a ainsi permis d’approfondir leur expérience de terrain. Ces mises en situation sous notre constant recadrage leur ont ouvert les yeux sur  une vision rigoureuse et structurée d’une formation de pilote. Je ne peux être que satisfait du niveau général et ainsi mesurer le travail effectué par ces élèves moniteurs. En effet, malgré les difficultés que certains rencontrent, la barrière de la langue, le matériel souvent difficile qu’ils utilisent, leur niveau technique et théorique est bon.

Institutionnel

Les deux derniers jours de mon séjour sur place, m’ont permis, lors de diverses réunions administratives, de continuer d’aider à la structuration du vol libre malgache.

J’ai aussi pu, au cours  de mon séjour, beaucoup échanger avec les élèves moniteurs et ainsi les aider à prévoir l’avenir.

Une association de tous ces futurs moniteurs devrait ainsi voir le jour. Ceci afin de définir et mettre en place une politique commune de développement des formations et de l’activité biplace.

Perspectives

Au bout de 6 ans de partenariat et 11 missions de formation, le bilan est plus que positif. La communauté parapentiste ne cesse de s’étoffer avec plus de 200 pilotes Malgaches formés depuis le début. Le parapente fait maintenant partie des activités pleine nature de la grande île. Bien sûr beaucoup de travail reste à effectuer, mais ce n’est plus une activité anecdotique réservée aux seuls Vazha ( étrangers).

Bien sûr beaucoup de freins dus à la situation politique et économique, nous obligent à une constante adaptation parfois difficile avec notre mentalité d’occidentaux. J’ai personnellement beaucoup appris et j’ai adapté mon investissement en fonction des spécificités de ce pays. Le frein essentiel étant bien sûr le manque de moyens financiers pour cette activité qui nécessite l’achat de matériel couteux, des déplacements onéreux, ….

Néanmoins, la dynamique est bien présente, et les formations des moniteurs, un plus essentiel au développement de l’activité. Ils sont tous hyper investis et ont vraiment envie de continuer dans cette voie. La première qualification biplace délivrée, et les autres biplaceurs en fin de formation,  ouvrent aussi des perspectives intéressantes et bien sûr un partage de l’activité plus important.

Noël RAKOTONANDRASANA, élève depuis deux ans hyper motivé et nouveau Ministre des Forces Armées, a été un plus essentiel à la reconnaissance de l’activité au plus haut niveau de l’état. Son aide nous a permis enfin une reconnaissance officielle de l’activité par le Ministère de la Jeunesse et Sport. La rencontre avec le ministre de la Jeunesse et Sport me laisse espérer un aboutissement de la reconnaissance par l’Etat malgache des formations moniteur et biplaceur effectuées dans le cadre de notre partenariat.

Noël  va aussi permettre à deux de nos élèves moniteurs gendarmes, d’être détachés afin de pouvoir passer plus de temps à se former, s’entrainer et encadrer des formations initiales.

Des journées de démonstration de l’activité dans diverses régions de Madagascar sont aussi prévues, sous la houlette de Noél, afin de faire découvrir l’activité et valider d’autres sites de vol.

L’intérêt pour l’activité parapente exprimé par des opérateurs économiques Malgaches laisse augurer un avenir pour nos futurs moniteurs. C’est en effet une autre étape essentielle au développement de l’activité.

CONCLUSION

La crise politique Malgache de début 2009 et le contexte actuel difficile, ne nous aura permis cette année, de ne faire qu’un stage et donc de ne pas pouvoir finaliser le programme initial.

De plus, les difficultés économiques et structurelles de cette année n’ont pas permis à tous nos élèves moniteurs et biplaceurs de beaucoup s’entrainer personnellement ou de former des élèves. Néanmoins, ce stage bien dense leur a beaucoup apporté. Même si le niveau est bon et les acquis essentiels bien intégrés, il reste bien sûr encore du travail et surtout du volume personnel de vol pour qu’ils soient complets et compétents, avec un niveau équivalent aux moniteurs fédéraux de la FFVL. Nous leur laissons donc encore une année avant l’examen final qui pourrait se dérouler en Septembre 2010.

A ce jour, seul Amédé a eu sa qualification biplace, avec un niveau excellent et déjà plus de 150 bi à son actif.

Je ne peux que me réjouir  du déroulement de ce 11ème stage.

Nous arrivons petit à petit à l’objectif initial de notre partenariat, soit l’autonomie du Vol Libre Malgache.

A l’heure actuelle, tous les enseignements initiaux se font en Malgache par des élèves moniteurs malgaches.

Bien sûr, demeure la problématique du matériel qui reste un des freins majeurs. En effet, les dons effectués ces dernières années commencent à être vraiment usés. Nous avons du donc passer d’autres voiles en PE. Le capital des voiles de grands vols s’amenuise, même s’il est parfaitement entretenu.

Il est donc essentiel de trouver des solutions pour que le parapente malgache génère suffisamment de revenus pour envisager l’achat, à terme, de quelques voiles. Plusieurs pistes sont à envisager, passant du sponsoring à l’ouverture de l’activité à un public payant permettant ainsi l’amortissement du matériel.

Bien sûr les dons sont toujours les bienvenus pour continuer d’ouvrir l’activité au plus grand nombre. Je me permets donc de remercier, au nom des parapentistes malgaches, tous les donateurs, et ceux qui permettent l’acheminement de ce matériel sur Madagascar. Sans eux, tout ce travail n’aurait pu être effectué.

Un grand remerciement aussi à la Région Réunion pour son aide financière qui permet la tenue de ces stages.

Merci bien sûr à Charly Diebold, ancien deltiste et instigateur de ce beau projet de partage de notre belle activité.

Merci à Noël RAKOTONANDRASANA, ministre des Forces Armées pour son aide et son soutien précieux

Merci à Eric SALIN, BEES de la Réunion, pour sa fidélité, son investissement et son bénévolat à ces actions de formation.

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